Top 10 : L’oeuvre de Pape Diouf
Ligue 1
Olympique de Marseille
18 juin 2009
Licenciement
ou démission ? Peu importe, avec le départ de pape Diouf, un monde
s’écroule. Au cours de sa présidence, il n’a cessé de marteler qu’aucun
homme n’était au-dessus du club. Force est de constater que son départ
laisse déjà la quasi-totalité des supporters et des médias
nostalgiques. Retour (objectif) sur les 10 raisons qui en ont fait le
meilleur président depuis François Mitterrand. 10 - Le recrutement de Ben Arfa.Ok, comme ça, ça peut paraître suspect. Mais il faut le remettre dans
son contexte : Samir Nasri, une des parles née en 1987 s’apprête à
quitter l’OM. Pour le remplacer Diouf vise dans la catégorie
équivalente, prouvant son ambition. Il va alors subtiliser Hatem Ben
Arfa à l’ennemi
Lyonnais.
Jean-Michel Aulass’en voudra tellement d’avoir accepté qu’il traînera tout le monde
devant le tribunal de la Ligue, en vain. Nous sommes alors en juin 2008
et Laurent Blanc se dit qu’il n’a eu que le second choix en voyant
débarquer Gourcuff au
Haillan.
9 - La relation avec les supporters.Pour que tous arrivent à faire bloc derrière lui, c’est bien qu’il ne
s’est pas trompé. Ou peu. Toujours à l’écoute, il leur a accordé toute
sa considération. Parfaitement rompu à "l’esprit supporter" propre aux
Tonini et Cataldo, il a toujours su jongler et rester un interlocuteur
privilégié.
8 - Le remplacement de Gerets par Deschamps. Si Gerets est parti, est-ce parce que le Belge chouchou de la
Ligue 1faisait de l’ombre à son président ? Ou Gerets n’était-il pas tout
simplement en bout de course à l’OM ? Le Lion de Rekem était-il devenu
trop proche de ses ouailles ? En sortant Deschamps de son chapeau,
Diouf montre qu’il n’était nullement nécessaire de se mettre à genou
pour amadouer qui que ce soit. Le club au-dessus des personnes,
toujours.
7 - La constitution de l’effectif.En 2004, l’OM atteint la finale de la coupe UEFA avec un seul joueur,
Didier Drogba. Pour éviter que l’équipe ne se retrouve à la merci des
envies de
Chelseaou du Real, Pape Diouf construit un groupe de bons éléments. A part
Taye Taïwo, qui aurait sa place dans quasiment toutes les écuries
européennes, l’
Olympique de Marseillereprésente le point d’orgue pour la plupart des éléments du club. Cana
ou Niang sont là depuis quatre ans. Mandanda, Cheyrou et Ziani ne
demandent qu’à les imiter. Quoi de mieux pour s’identifier à l’équipe ?
6 - Le coup d’Eric Gerets.Lorsque l’OM est au fond du trou et de la Ligue 1 à l’automne 2007,
Pape Diouf décide de faire appel aux services d’Eric Gerets. Un pari
qui se transforme vite en tour de force. Premier match, première
victoire à
Liverpool. Un choix qu’aujourd’hui, plus personne ne prendrait le risque masochiste de critiquer...
5 - Les minots à Paris.Avec le temps, on oublie la portée de cet évènement. Car une équipe de
CFA de cet acabit au Parc, ça devait logiquement en prendre 6 dans la
musette. Alors en course pour la
Ligue des Champions,
avec des pros affamés de Clasico, Pape Diouf avait engagé sa
responsabilité personnelle sur ce coup, et tenir sa parole aurait pu
lui coûter cher. Seul survivant réserviste de cet exploit, Gary Bocaly.
4 - La gestion de l’après Fernandez.Encore une histoire qui aurait pu tourner au drame. En juin 2006, Jean
Fernandez est choqué du comportement d’Anigo, et préfère aller doubler
son salaire à Auxerre. Les mauvaises langues s’imaginent que Diouf va
activer ses réseaux et mettre en place son ami Bruno Metsu. Rien de
tout ça, on le répète, le club est au-dessus des personnes. Alors, va
pour Albert Emon. Bien vu, l’OM passera de la cinquième à la deuxième
place.
3 - La bienséance linguistique.Parodié à tout bout de champs, Pape Diouf se distingue facilement lors
qu’il s’adonne à ses joutes oratoires. Des phrases que le supporter
lambda ne comprend pas toujours, mais qui ferment les bouches de ses
amis lyonnais et parisiens. Allez pour le plaisir, on se remet la
dernière. C’était après le fameux match perdu contre Lyon, lorsqu’on
lui demande s’il a l’impression d’avoir motivé les lyonnais : «
Si
c’est le cas, c’est que j’ai vraiment un pouvoir extraordinaire. Si
avec un mot, je suis arrivé à galvaniser les Lyonnais, alors il faut
que Jean-Michel Aulas
m’appelle lors de leur prochaine campagne européenne pour que je trouve
les bons mots et que je leur permette de gagner –enfin- la Champion’s
League ».
2 - La gestion du cas Ribéry.Le club est au-dessus des personnes, c’est clair ? En 2003, l’OM garde
coûte que coûte Van Buyten pour le revendre à perte l’année suivante.
L’année suivante, place au feuilleton Drogba. En 2006, Diouf est au
pouvoir, bien décidé à remporter ses bras de fer : Ribéry peut faire le
20 heures, donner de fausses interviews, il ne partira pas. Un an
après, le balafré devient le plus gros transfert de la Bundesliga et
fête son départ, sur un tracteur certes, mais dans la bonne humeur.
1 - Le bilan sportif.Aucun trophée. C’est finalement le seul reproche que l’on puisse faire
à Pape Diouf. Il est président depuis 2005. Dans ce laps de temps, le
Paris-Saint-Germain, au hasard, a gagné une Coupe de France ainsi
qu’une Coupe de la Ligue. Pourtant, l’ancien agent et journaliste a
ramené l’OM dans la top5 puis sur le podium de la Ligue 1. Une
performance en soi. Question : vaut-il mieux remporter cinq matchs avec
des interviews d’après-match réalisées par Daniel Auclair ou s’imposer
à Anfield et se qualifier trois saisons de suite pour la
C1 ?
Pour la majorité des fans, Pape Diouf mériterait un trophée de meilleur
président. Le genre de reconnaissance que n’effleurera peut-être jamais
RLD.